Classe pharmacologique : Anticonvulsivant Formes galéniques : gélules, stylo transdermique auriculaire, suspension buvable
L’intervalle thérapeutique idéal pour la concentration sérique du phénobarbital est de 15 à 40 µg/ml. Si la concentration sérique du phénobarbital est inférieure à 15 µg/ml ou si les crises ne sont pas contrôlées, la dose peut être augmentée par paliers de 20 %, en veillant à ce que les concentrations sériques en phénobarbital ne dépassent pas 45 µg/ml.
Le phénobarbital est utilisé à la posologie de :
Traitement d’instauration de l’épilepsie : 2,5 – 3 mg/kg 2 fois par jour (éventuellement associé à une dose de 12 – 24 mg/kg en IV en une seule prise)
Traitement d’entretien de l’épilepsie : 1 à 15 mg/kg 2 fois par jour
Traitement de la crise d’épilepsie : 5 – 8 mg/kg en IV toutes les 4 à 6 heures jusqu’au contrôle des crises
Sialadénite : 1 mg/kg, 2 fois par jour pendant 3 mois puis diminution progressive
Traitement d’instauration de l’épilepsie : 1 – 4 mg/kg, 2 fois par jour par voie orale.
Traitement d’entretien de l’épilepsie : 1 – 5 mg/kg, 2 fois par jour par voie orale.
En sédation ou contrôle de la vocalisation lors de stress : 2 – 3 mg/kg par voie orale aussi souvent que nécessaire.
La posologie en voie transdermique doit être multipliée par 3 (en moyenne) par rapport à la dose par voie orale, elle doit être contrôlée et adaptée en fonction de la phénobarbitalémie.
Traitement de maintenance des tremblements : 1 – 2 mg/kg toutes les 2 – 3 heures.
Chez les rongeurs et lagomorphes : 4 mg/kg en IM deux fois à 20 mn d’intervalle en cas de crise puis en entretien à 2 mg/kg 2 fois par jour en VO.
Poulain : 16 – 20 mg/kg IV en une seule prise puis 100 – 500 mg (dose totale) 2 fois par jour.
Le phénobarbital est utilisé :
Anticonvulsivant
I
Spécialités vétérinaires :
PHENOLEPTIL 25MG 100MG®
CRISAX® ( bromocamphre et bromure de potassium)
Spécialités humaines :
GARDENAL®
Phénobarbital génériques
Matière première disponible.
Ne pas utiliser en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à d’autres barbituriques, chez les animaux souffrant d’insuffisance hépatique, chez les animaux souffrant de troubles rénaux ou cardiovasculaires.
A la dose thérapeutique, le phénobarbital est un inducteur des protéines plasmatiques (telles que la glycoprotéine acide α1, GPA), auxquelles se lient les médicaments. De ce fait, il convient de prêter une attention particulière aux caractéristiques pharmacocinétiques et aux doses des médicaments administrés simultanément.
L’administration concomitante de phénobarbital conduit à une diminution des concentrations plasmatiques de la cyclosporine, des hormones thyroïdiennes et de la théophylline. L’efficacité de ces substances s’en trouve réduite.
La cimétidine et le kétoconazole sont des inhibiteurs des enzymes hépatiques. L’administration concomitante de cimétidine ou de kétoconazole peut provoquer une augmentation de la concentration sérique en phénobarbital.
L’utilisation concomitante de bromure de potassium augmente les risques de pancréatite.
L’administration concomitante d’autres médicaments ayant une action dépressive sur le système nerveux central, comme les analgésiques narcotiques, les dérivés morphiniques, les phénothiazines, les antihistaminiques, la clomipramine et le chloramphénicol, peut réduire les effets du phénobarbital.
L’administration concomitante de phénobarbital peut stimuler le métabolisme et réduire les effets des anti-épileptiques, du chloramphénicol, des corticostéroïdes, de la doxycycline, des bêtabloquants et du métronidazole.
L’administration concomitante de phénobarbital atténue l’efficacité des contraceptifs oraux.
L’administration concomitante de phénobarbital peut réduire l’absorption de la griséofulvine.
Les principes actifs suivants peuvent abaisser le seuil convulsif : quinolones, bêta-lactamines à doses élevées, théophylline, aminophylline, cyclosporine et propofol, par exemple. Les médicaments pouvant modifier le seuil convulsif ne doivent être utilisés qu’en cas de réelle nécessité et lorsqu’il n’existe aucune alternative plus sûre.
Précautions chez les animaux :
L’arrêt de l’administration de phénobarbital ou la transition entre deux traitements anti-épileptiques différents doivent être réalisés progressivement afin d’éviter une augmentation de la fréquence des crises convulsives.
Une attention particulière devra être portée aux animaux présentant une insuffisance rénale, une hypovolémie, une anémie, une insuffisance cardiaque ou respiratoire. Avant la mise en place du traitement, les paramètres hépatiques doivent être mesurés.
En cas de gestation, l’utilisation ne doit se faire qu’après évaluation du rapport bénéfice/risque établie par le vétérinaire responsable. Le phénobarbital traverse la barrière placentaire et, à doses élevées, des symptômes de sevrage (réversibles) peuvent apparaître chez les nouveau-nés.
En cas de lactation, l’utilisation ne doit se faire qu’après évaluation du rapport bénéfice/risque établie par le vétérinaire responsable. Le phénobarbital est excrété en faible quantité dans le lait maternel et les effets sédatifs indésirables doivent être étroitement surveillés chez les chiots allaités. Le sevrage précoce est une possibilité à envisager. Si des symptômes de sédation apparaissent, susceptibles d’interférer avec l’allaitement apparaissent chez les nouveau-nés, un allaitement artificiel devra être mis en place.
Il est recommandé d’évaluer l’état clinique de l’animal traité 2 à 3 semaines après l’instauration du traitement, puis tous les 4 à 6 mois, en mesurant par exemple les enzymes hépatiques et les acides biliaires sériques. Il est important de noter que, suite à une crise, l’hypoxie peut entraîner une élévation des taux d’enzymes hépatiques.
Le phénobarbital peut augmenter l’activité de la phosphatase alcaline et des transaminases. Ces taux peuvent témoigner, de modifications non pathologiques, mais pourraient également représenter des signes d’hépatotoxicité. Aussi, en cas de suspicion d’hépatotoxicité, il est recommandé d’effectuer des bilans hépatiques. Une augmentation des enzymes hépatiques ne nécessite pas toujours de réduire la dose de phénobarbital si les concentrations sériques en acides biliaires demeurent dans l’intervalle physiologique.
Précautions chez la personne administrant le traitement :
Les barbituriques peuvent entraîner une hypersensibilité. Les personnes présentant une hypersensibilité connue aux barbituriques doivent éviter tout contact avec le médicament vétérinaire.
Une ingestion accidentelle peut entraîner une intoxication, et peut être fatale, en particulier chez les enfants. Prendre un maximum de précautions pour que les enfants n’entrent pas en contact avec le produit.
Le phénobarbital est tératogène et peut être toxique pour les enfants à naître et les enfants allaités ; il peut altérer le développement cérébral et induire des troubles cognitifs.
Le phénobarbital est excrété dans le lait maternel. Les femmes enceintes, en âge de procréer ou qui allaitent doivent éviter toute ingestion accidentelle et tout contact cutané prolongé avec le produit.
Conserver le produit dans son emballage d’origine pour éviter toute ingestion accidentelle.
En cas d’ingestion accidentelle, consulter immédiatement un médecin, en avertissant d’une intoxication aux barbituriques, et montrez-lui la notice ou l’étiquette. Si possible, le médecin doit être informé de l’heure de l’ingestion, et de la quantité ingérée, pour lui permettre d’adapter au mieux le traitement à apporter.
Il est conseillé de porter des gants jetables lors de l’administration du produit pour réduire le contact cutané.
Bien se laver les mains après utilisation.
En début de traitement, ataxie, somnolences, faiblesse et étourdissements peuvent apparaître. Ces effets sont habituellement transitoires et disparaissent chez la plupart des animaux traités.
Certains animaux peuvent présenter une hyperexcitabilité paradoxale, en particulier au début d’un premier traitement.
Cette hyperexcitabilité n’est pas liée à un quelconque surdosage ; aucune réduction posologique n’est donc nécessaire.
Une polyurie, une polydipsie et une polyphagie peuvent survenir à des concentrations sériques en phénobarbital moyennes ou élevées. Ces effets peuvent être atténués en limitant l’absorption d’eau et de nourriture.
L’ataxie et la somnolence deviennent souvent problématiques lorsque les taux sériques atteignent les limites supérieures de l’intervalle thérapeutique.
Des concentrations sériques en phénobarbital élevées peuvent être associées à une hépatotoxicité.
Le phénobarbital peut avoir des effets délétères sur les cellules souches de la moelle osseuse. Les conséquences sont une pancytopénie immunotoxique et/ou une neutropénie. Ces réactions disparaissent à l’arrêt du traitement.
Le traitement des chiens par le phénobarbital peut entraîner une réduction des taux sériques de la T4 totale ou de la T4 libre, sans que ceci n’indique nécessairement une hypothyroïdie. Un traitement de substitution de l’hormone thyroïdienne ne devra être instauré que si des signes cliniques de la maladie sont constatés.
Surdosage
Les symptômes du surdosage sont une dépression du système nerveux central avec des signes allant du sommeil au coma, des problèmes respiratoires, des problèmes cardiovasculaires, incluant une hypotension et un choc susceptibles d’aboutir à une insuffisance rénale et au décès de l’animal.
En cas de surdosage, éliminer de l’estomac le produit ingéré, par exemple par lavage gastrique. Il est possible d’administrer du charbon actif. Apporter une assistance respiratoire.
Il n’existe pas d’antidote spécifique mais les stimulants du système nerveux central (comme le doxapram) peuvent stimuler le centre respiratoire. Fournir un apport en oxygène.
Le phénobarbital augmente le seuil épileptogène et diminue la propagation des décharges neuronales. Il augmente le courant déclenché par les récepteurs GABAergiques en allongeant la durée des impulsions de ce courant sans en modifier la fréquence. Il déprime spécifiquement le centre moteur du cortex cérébral. Le phénobarbital diminue les crises épileptiques en améliorant la réponse à l’effet inhibiteur
post-synaptique du GABA (acide gamma aminobutyrique) par une action sur son récepteur. Il y a activation des canaux à chlore, ce qui provoque une augmentation intracellulaire de la
concentration en chlore et une hyperpolarisation membranaire. Il n’augmente pas sa fréquence d’ouverture mais son temps d’ouverture.
Le phénobarbital inhibe aussi l’action du glutamate et probablement le flux de calcium transmembranaire neuronal.
La préparation est réalisable sous forme de gélules aromatisées qui peuvent être ouvertes et dont le contenu peut être dispersé dans l’alimentation ou un peu de liquide pour faciliter leur administration.
La préparation est réalisable sous forme de suspension buvable aromatisée.
La préparation est réalisable sous forme de base transdermique auriculaire pour une administration non invasive (voie réservée au chat). Attention la posologie pour la voie transdermique est différente de celle de la voie orale (se référer à l’onglet posologie).
Les prix présentés sont uniquement à titre indicatif et tiennent compte des dosages les plus fréquemment prescrits en préparation magistrale. Ce sont des prix de vente publics TTC moyens chez les vétérinaires et les pharmaciens et ils sont susceptibles de varier en fonction du coût des matières premières, des articles de conditionnement ainsi que du coût de la main d’œuvre.
1) Plumb Donald C. 2017. Plumb’s® veterinary drug handbook. 9th edition. Wiley Blackwell. p 931-5.
2) Papich Mark G. 2016. Saunders Handbook of veterinary drugs, small and large animal. 4th edition. Elsevier. p 624-6.
3) Site internet de l’ANSES Index des Médicaments vétérinaires autorisés en France. Résumé des caractéristiques du produit – Phénoleptil®, consultation en ligne le 21 Février 2020.
4) Site internet de l’ANSES Index des Médicaments vétérinaires autorisés en France. Résumé des caractéristiques du produit – Crisax®, consultation en ligne le 21 Février 2020.
5) Fabrice Hébert, Christophe Bulliot. Guide pratique de médecine interne chien, chat et NAC 4 ème édition. Editions Med’com.
6) Gwenola Bieder. Thèse de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 2001. Le traitement de l’épilepsie chez le chien.
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Avant de prescrire une préparation magistrale, assurez-vous de bien vérifier la cascade décisionnelle.
Vous retrouverez tous les détails dans l’article Article 112 du règlement 2019/6 relatif au « médicament vétérinaire »